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Ancien marin, ancien journaliste, amoureux des montagnes, je vis en Indonésie à Bali. Je me passionne actuellement pour le yoga, la méditation, le jeûne et toutes les techniques de développement personnel.

dimanche 1 avril 2012

SUMBAWA Ascension du Tambora en juin 2010

Mont Tambora, la colère des volcans

En rejetant un peu de cendres dans l’atmosphère il y a quelques mois, le petit volcan islandais Eyjafjöll, du haut de ses 1666 m, nous a rappelé que l’activité volcanique pouvait avoir des conséquences à l’autre bout du monde, en semant la zizanie dans les transports aériens et causant ainsi une légère panique chez les touristes de Bali et d’ailleurs. Nous avons tous dans notre mémoire collective les éruptions du Vésuve ou du Krakatau mais la plus importante de l’histoire s’est produite à une heure d’avion de Bali et il y à peine deux siècles, c’est celle du mont Tambora sur l’île de Sumbawa. En avril 1815, ce volcan est entré en éruption et en trois jours, on estime qu’il a rejeté 150 km³ de cendres dans l’atmosphère, son altitude est passée de 4100m à 2700m, son cône a été pulvérisé !!! Outre les dégâts importants qu’il a causés en Indonésie et qui ont été rapportés par Sir Raffles, alors lieutenant gouverneur de Java, les cendres du Tambora ont refroidi l’atmosphère en Europe l’année suivante au point qu’on a qualifié 1816 d’année sans été, c’est ce qu’on appelle dans le langage moderne, un hiver nucléaire. Les conséquences ont été tellement catastrophiques sur les récoltes en Europe que la famine a causé la mort de près de 200 000 personnes dont 80 000 en Angleterre !

L’actualité islandaise nous a fait nous intéresser à ce volcan Tambora, nous avons donc organisé un trek d’une semaine au mois de juin avec quelques amis pour entreprendre son ascension. La montée, au départ du village de Pancasila (400 m), se déroule presque intégralement à travers une très belle forêt pluviale qui a bien sûr repoussé depuis deux siècles. Quelques surprises nous attendaient. Vers l’altitude de 1200m, des sangsues par milliers, à l’affût sur des feuilles, guettant leurs proies à sang chaud. Ces bestioles hermaphrodites s’infiltrent à travers les chaussures par les œilletons des lacets ou à travers les chaussettes. On a beau les brûler, elles injectent un anti-coagulant et on continue à saigner… Pour l’ascension finale d’une durée de 4 heures, le réveil a sonné à une heure du matin. Le sentier vers le sommet traverse vers 2000 m des forêts d’orties géantes, urticantes bien évidemment, on se convainc que c’est formidable pour la circulation du sang… Environ 400 m avant le sommet, on quitte la forêt, un dernier coup de reins et on arrive au bord de la caldera, dans le noir et le froid. Et puis le soleil se lève et fait monter en nous une joie profonde que partagent tous ceux qui atteignent les sommets au petit matin. Au fond du cratère, quelques fumeroles, le lieu est grandiose, vierge comme au premier jour, battu par le vent, comment imaginer que ce lieu si paisible a pu causer une telle désolation dans le monde deux siècles plus tôt ?
Une sangsue gorgée du sang d'Anika


Article paru dans La Gazette de Bali juillet 2010
http://www.lagazettedebali.info/journal/articles/carnet-de-voyages/mont-tambora-sereine-poudrie%CC%80re.html
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Infos pratiques: il y a deux aéroports à Sumbawa mais le plus sûr est de se poser à Bima et de louer une voiture pour rejoindre la péninsule de Sanggar, environ 150 km par une route totalement défoncée, ça nous a pris plus de 6 h !!! Nous n'avons pas voulu passer par Sumbawa Besar parce que ça impliquait un trajet en bateau extrêmement dangereux vers Calabai. Nous ne vous donnerons pas le contact de notre guide au départ de Pancasila parce que la prestation était minable, personne pour préparer le déjeuner, les porteurs se gardaient la nourriture pour eux, une catastrophe et qui plus est, c'était cher !

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